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Infos Sleeve

Le parcours de mon opération : Sleeve le 15 mars 2013 avec un IMC de 37,5

Jour 0 - Jour J : Réveil en salle d'observation

Je me réveille en salle d'opération, il doit être environ 16h30. J'entends des gens s'agiter autour de moi et me dire "réveillez vous, réveillez vous, allez !!"

Je crois que l'on me bouge un peu dans tous les sens. On me demande d'ouvrir la bouche. On me désintube. Je ne sens... RIEN.

En fait, je ne suis que pensée et conscience. Je suis réveillée, j'entends, je comprends, mais je ne sens absolument pas mon corps. Quelle sensation bizarre... Et je suis si fatiguée... Je n'ai jamais été aussi fatiguée de ma vie. J'ai envie de dormir....

Après la désintubation, je me rendors aussitôt. Il parait que la plupart des gens ne se souviennent pas de cet épisode, pourtant à chaque intervention, les anesthésistes réveillent les patients pour être sûr qu'ils sont conscients et qu'ils peuvent obéir à un ordre simple (ouvrir la bouche) et donc respirer ensuite par eux même.

J'entends "elle a arrachée sa perf, elle a arrachée sa perf" Ah ... oups... J'ai rien senti je n'ai même pas l'impression d'avoir bouger un cheveu. L'effet Atarax me refait sourire intérieurement !

Je suis de nouveau réveillée en salle de réveil / d'observation. Une infirmière me secoue et me parle pour que je me réveille. Je suis complétement ailleurs, cette sensation est horrible, ça fait partie du pire de tout ce qui s'est passé à l'hôpital je crois.

En fait, les effets anesthésiques font encore effet, je suis donc réveillée mais complètement shootée. Je ne comprends rien, j'essaie de me réveiller, mais je vois très mal, je bourdonne, ma tête tourne, la sensation est affreuse. Et à cause des produits injectés, je me dis que je vais rester comme ça toute ma vie... Je préfère encore mourir.

J'entends les infirmières et infirmiers discuter entre eux au bout de mon lit "elle vient d'arriver, tout va bien, elle a 23 ans, elle est très gentille"... Ah, merci :)

Je commence à reprendre mes esprits. OUF. Je demande l'heure à une infirmière, il est 17h.

Je regarde autour de moi : Je suis dans une immense salle, il y a des lits tout autour, en rond, les têtes de lit contre les murs. Au centre, un grand "îlot" avec plusieurs infirmiers, un médecin réanimateur. Ils surveillent.

Je retourne ma tête : j'ai une grosse machine qui donne toutes mes constances : pouls, tensions, électrocardiogramme et d'autres trucs dont j'ignore les noms.

Je fais le bilan de mes fils et tuyaux, je porte à ce moment là :

-Une perfusion à l'avant bras gauche, et un pansement de l'ancienne à la main gauche.
-Un brassard de tensiomètre automatique qui me prend ma tension toutes les 10 ou 30 minutes je ne sais plus.
-Des lunettes à oxygène dans le nez
-Des électrodes sur la poitrine pour mon coeur
-Une pince sur mon doigt pour le pouls
-Un drain (+ 4 cicatrices)
-Une sonde urinaire
-Des "guêtres" qui se gonflent et se dégonflent pour remplacer les bas de contention

Ouf... Je suis bien branchée. Rien ne me gêne. J'ai envie de dormir et de me mettre sur le côté, j'ai un peu mal au dos. J'appelle l'infirmière pour lui demander si j'ai le droit. Elle me répond qu'il n'y a pas de soucis tant que je n'ai pas mal. Effectivement, je n'ai aucune douleur. J'en profite pour lui demander quand je pourrais me remettre sur le ventre pour dormir ?

Et là, gros fou rire après coup. Sur le coup, ça me semblait normal, mais maintenant, je me dis.... je venais de me réveiller, j'étais complètement à l'ouest, et tout ce que je trouve à faire c'est demander quand je pourrais dormir sur le ventre :D Les pauvres ils doivent avoir des questions incongrues...

J'ai soif... j'ai TERRIBLEMENT soif... je pourrais boire 5 litres d'un coup je crois... et.... je ne pourrais pas boire avant 3 jours !!! Je commence à avoir envie de pleurer. J'appelle une nouvelle fois l'infirmiere à l'aide. Elle connait ça, et me donne des compresses mouillée à sucer. OUFF c'est génial ! Ma bouche se réhydrate. J'en suçote pendant toute la soirée et toute la nuit... mes draps sont trempés mais ça fait du bien ! Le lendemain matin je n'ai plus soif et je n'aurais pas soif les 2 jours suivants.

L'infirmière passe régulièrement me faire des injections de morphine (pas de pompe), me mettre des antalgiques, me demander si ça va. C'est super. Par contre la morphine me donne à fond la nausée. J'ai vraiment envie de vomir. Elle me fait de suite des injections pour ne pas avoir la nausée juste après la morphine, ça marche super :)

Sur le côté, ma sonde urinaire me gêne... en même temps, je me vois pas faire au bassin. Mais arg c'est genant... Allez, je ne la garde que la nuit. Oui car, faisant de l'apnée du sommeil, je resterais toute la nuit en observation, au lieu de 2h. Ca me va, même si la salle est sans intimité, avec les néons... Ca me rassure, que tout le monde soit juste à côté.

A côté de moi, il y a une femme un peu folle. Elle est âgée, sénile et probablement démente. Elle appelle sa belle fille, qu'elle a vue, mais qui n'est jamais venue dans le service (les visiteurs ne sont pas acceptés). Je comprends qu'elle a eu une ablation de la vésicule, et elle se lève déjà de son lit dés que les infirmiers ont le dos tourné, pour aller chercher sa belle fille... Dés que les infirmiers arrivent, elle hurle, demande à la voir, dispute fortement le personnel.... Elle demande souvent ce que j'ai aux infirmiers -_- Ils ne répondent pas bien sûr. J'ai qu'une peur, c'est qu'elle se lève et vienne me voir ! Ohlalala... Mais ouf le personnel n'est jamais bien loin !

Il est environ 00h30, les lumières sont partiellement éteintes. Cool, ça repose les yeux. Il n'y a pas de fenetre ici, c'est au sous sol.

Vers 1h du matin, deux infirmieres viennent me faire ma toilette. C'est une drôle d'heure pour ça, mais ok. Je crois que je n'ai pas le choix. Je n'ai jamais eu ça de ma vie, que c'est gênant. Elles mettent des paravents pour mon intimité, tout de même. Elles me déshabillent, me débranchent, et font tout en rythme une à droite une à gauche. Elles font même le dos, argh, j'ai pas envie de me tourner autant moi ! Elle finissent pas changer les draps, et me mettre une blouse d'hopital mais en coton. Bon, c'était pas le truc le plus agréable, mais qu'est ce que je suis bien après ça ! :) Je dors une partie de la nuit, réveillée par le brassard de tension, par les cris de ma voisine, par les lumières, bonn, c'est pas très reposant !

Vers 7h, réveil définitif. Les lumières s'allument, un radiologue vient pour faire une radio des poumons de deux voisins de droite. Pas moi, cool. Par contre, j'ai dû choper une bonne bronchite en salle d'opération (il y fait très froid), j'ai les poumons bien encombrés, je toussote rauque... :(

Un brancardier arriver vers 8h30 pour aller chercher ma voisine qui est de plus en plus agitée. Ouf, elle est partie ! A 9h c'est à mon tour. Je vais remonter dans ma chambre, trop bien !

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